Pour amorcer cette ré exion, l’on découvrira tout d’abord Glitter (conçue par Ann Veronica Janssens en 2015), un tas de paillettes de couleur directement dispersées au sol par un coup de pied de l’artiste, en interaction avec le grand aplat de vernis, ré échissant, que Jean Glibert appose à même le mur. Ces prémices d’une conversation entre peinture et sculpture, couleur et matière, architecture et mouvement, annoncent les deux grands « gestes » que posent, plus loin dans le parcours, les deux artistes. C’est l’immense forme colorée, « une grande latte de couleur », que Jean Glibert a d’abord introduite dans l’espace muséal et qui met en évidence certaines des spéci cités du bâtiment, comme la prouesse technique d’avoir créé un plafond d’une portée de plus de 40 mètres de long.
Avec sensibilité, cet artiste qui se présente humblement comme un « peintre en bâtiment » nous apprend cependant à voir l’espace autrement, orientant notre regard dans ses plis curieux et ses recoins cachés, modi ant aussi notre perception par l’adjonction précise de la couleur. Invitation à la promenade, cette surface de couleur pure traverse l’espace sans s’inquiéter des murs qui les cloisonnent, prenant ainsi possession des lieux.